NOTIONS DE PHYSIOLOGIE DU CERVEAUDès sa naissance, le bébé humain dispose d’étonnantes possibilités pour percevoir et enregistrer son environnement.
Il raisonne et théorise sur le monde dès les premiers mois de sa vie, notamment en établissant les relations de causes à effets. Ainsi, il comprend très vite que les personnes qui l’entourent réagissent différemment suivant qu’il pleure ou qu’il sourit.
Ainsi, chez le nourrisson, le raisonnement barbote dans l’affectif.
Chaque signe du monde extérieur est doté d’une connotation qualitative, bonne ou mauvaise. Les structures nerveuses opérant la jonction entre les systèmes de plaisir/aversion et leurs applications sont celles qui interviennent dans la fabrication des souvenirs et leur évocation. Elles correspondent au système limbique et plus particulièrement à une partie de ce système nommé hippocampe, qui permet de
comparer l’état du monde à sa valeur affective.
Aire d’Intégration Commune (A.I.C.)La mémorisation des sensations/émotions liées à des évènements se situe dans l’Aire d’Intégration Commune également nommée Aire de la Gnosie (Aire de la connaissance). Ainsi, les informations sensitives qui arrivent au cerveau sont canalisées vers l’AIC qui en fait l’interprétation en fonction des expériences passées. On peut noter qu’un sujet qui perd totalement l’usage de l’AIC est pratiquement dépourvu de toute intelligence.
L’emplacement de l’AIC définit sa fonction. Placée près des aires visuelles, auditive, somesthésique, olfactive et gustative, elle rassemble les informations sensorielles afin de pouvoir les interpréter, puis choisit la meilleure façon de réagir sur la base des anciens schémas de survie.
Formation développement personnel Imaginons dans une forêt amazonienne un homme qui voit des feuilles bouger, perçoit une odeur forte et entend une respiration. Perçue isolément, chacune de ces informations est insuffisante pour tirer une conclusion. Réunies et traitées par l’AIC, ces mêmes informations groupées enclenchent une réaction résultant des expériences passées prises globalement. L’homme détecte la présence d’un danger, sans l’identifier précisément et sans le rapprocher d’un événement.
Cette information globale est
transmise au cortex cérébral qui en fait une
interprétation suivant les expériences plus précises mémorisées et qui
prend la décision de l’attitude à adopter.
Les cartes cognitives résultent donc d’information mémorisée dans différentes parties du cerveau.
L’ensemble des processus de perception, transmission, interprétation et décision se déroule en quelques secondes.
Emotions et sensationsLes sensations qui se trouvent mémorisées dans l’AIC sont associées à des émotions. La perception d’une sensation peut réveiller une émotion oubliée qui va alors définir un comportement.
Ainsi, à une situation donnée correspondent de nombreuses informations enregistrées sous la forme d’un seul message dans les différentes parties du cerveau.
Les sensations et les émotions sont enregistrées à l’état brut dans le système limbique avec une connotation "agréable/sécurisante/bonne" ou "désagréable/insécurité/mauvaise".
Leur mémorisation dans l’AIC est reliée à des situations types ne correspondant pas à des évènements conscients. Par la suite, il suffit de percevoir une sensation pour que l’émotion associée à cette sensation soit réactivée. Si une recherche personnelle est faite, les circonstances originelles d’une situation, même très anciennes remontent à la conscience.
Exemple : Repas dominicaux
Bien être Lise, une femme de 35 ans consulte pour des dorsalgies à répétition qui justifient des arrêts de travail depuis un an. Une récession d’âge la conduit à contacter des émotions, puis à retrouver des souvenirs de son enfance jusque-là oubliés.
L’un de ces souvenirs est odorant : elle retrouve l’odeur du pot-au-feu des inévitables repas dominicaux. Ils se terminaient systématiquement par des disputes entre ses parents. Il lui était interdit de quitter la table pour aller jouer. Elle trépignait intérieurement ainsi pendant les débuts d’après-midi.
Elle établit spontanément le lien avec l’odeur d’un restaurant dans lequel elle était allée il y a environ un an. Alors qu’elle y était invitée par des amis, elle s’y était soudain sentie très mal sans savoir pourquoi : des sentiments de tristesse l’avaient envahie alors que l’ambiance générale était à la gaieté.
La spécialité de ce restaurant était le pot-au-feu. Elle se souvient qu’elle avait choisi un autre plat. L’odeur de cette spécialité était néanmoins très présente.
Les premières douleurs apparurent dès le lendemain de cette soirée.
Elle réalise que depuis l’âge de dix ans jusqu’à ce que, devenue adulte, elle quitte ses parents, elle avait souffert du dos, particulièrement les lundis matins. C’est seulement maintenant qu’elle fait la relation avec les interminables repas animés du dimanche.
Ainsi, une odeur agréable pour la majorité peut incommoder une personne qui l’avait initialement sentie dans des circonstances pénibles refoulées dans l’inconscient, mais dont l’AIC avait mémorisé la charge émotionnelle négative (CEN) ainsi que les fortes tensions musculaires qui y étaient associées et qui s’étaient transformées en sensations douloureuses au cours du temps passé.
Ces mécanismes se passent à l’insu de la personne concernée qui ne peut que constater des symptômes. Elle ne fait pas spontanément le rapprochement entre les troubles qu’elle ressent et la sensation qui les a déclenchés.
Nous avons vu que la fonction première de l’AIC est de réagir en présence d’un danger dans un objectif de survie.
Par extension, toute situation inconnue est d’abord vécue comme une menace vitale. Cela explique la résistance aux changements puisque effectivement, si l’AIC n’intervient de façon directe que dans de telles situations, elle reste en état de vigilance à longueur de vie et conditionne nos comportements à notre insu. Sa fonction serait comparable à celle d’un guetteur donnant l’ordre de fermeture générale du château dès qu’un étranger s’approche sans discerner s’il est ami ou ennemi.
Dans le cas d’une personne souffrant chroniquement, ce n’est pas la douleur qui donne l’alerte, mais la peur de la douleur. Le changement étant perçu comme un danger et la disparition de la douleur étant un changement, la guérison est rejetée.
La douleur est donc inconsciemment vécue comme une garantie de sécurité, de non-changement auquel la personne se raccroche.
Le bien-être, inconsciemment assimilé au changement est banni et relégué dans le domaine de l’inconnu, donc dangereux.
Sur ce point, souffrances physiques et morales suivent le même processus. L’une et l’autre peuvent bénéficier des corrections kinésiologiques qui défusent les stress s’opposant à l’amélioration.Extraits du "Manuel Pratique de Kinésiologie" de Rabia et J.C. Guyard.(fondateurs de l'EKMA)